mercredi 27 décembre 2017

C'est le dégel, 700 MEUR sur le compte

Dans la chaleur de l'entre-deux réveillons, le dégel. C'est par un simple tweet, sans doute depuis son
lieu de vacances, que la ministre a annoncé en milieu d'après-midi le dégel de 700 MEUR mis en réserve par Bercy. On le sait, cette somme était un des principaux écueils des six premiers mois d'exercice de la nouvelle équipe. Au point de devenir une antienne que maîtrisait tous les militaires de France et de Navarre, mais aussi des parlementaires de l'opposition, et même, plus discrètement, de la nouvelle majorité.

Si l'on en croit donc la ministre, qui ne livre pas plus d'explications pour l'instant,  la victoire à la Pyrrhus a donc été obtenue, et le ministère a donc obtenu gain de cause. A plusieurs reprises interrogée par ce blog, la même n'avait pas caché la difficulté du labeur, qu'elle pensait obtenir en grapillant 50 MEUR par ci, 50 par là.
Là, le dégel semble avoir été intégral. Il faut évidemment rester prudent, les ponctions pouvant être aussi rapides que les dégels.
Reste aussi à savoir ce que le ministère va faire de cette somme dans des temps aussi brefs puisque même si je ne suis pas un expert en finances publiques, il me semble que tout doit être engagé avant la fin du mois.
Vue la paperasse nécessaire, cela voudrait dire que cela fait déjà plusieurs jours (si ce n'est semaines) que la gestion a permis de dégager cette... certitude de dégel, ou que quelques punis, à la DGA, vont devoir réveillonner avec des gros dossiers à traiter en guise de bûches. Il faut en effet d'un point de vue administraif un processus minimal de navettes entre Balard, l'hôtel de Brienne, l'industriel concerné, et évidemment, celui qui paie, Bercy.
A quoi utiliser ces 700 MEUR ? Evidemment, on peut revenir sur ce qui avait fait l'objet de la ponction de l'été, et qui avait été détaillé en son temps par ce blog. On peut rappeler plus précisément encore que des programmes emblématiques avaient été touchés par les économies de 2017, provoquant des décalages : le Reaper (charge ROEM), les ALSA2R (charge radar), mais aussi les FTI (approvisionnements), le Rafale (autoprotection) et sans doute, quelques moins visibles petits programmes de cohérence.
En parallèle, de nouveaux besoins sont apparus : mon collègue Michel Cabirol a rappelé l'existence d'une vieille envie de l'Exécutif de racheter de l'A319CJ (après en avoir revendu deux il y a quelques années...). C'est le budget de l'armée de l'air qui paie ce genre de dépense.
Avec 700 MEUR sur le compte, il y a fort à parier que la ministre a dû, encore plus que d'habitude, être courtisée par tous ceux pressés d'en faire leur meilleur usage.

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