vendredi 10 avril 2015

Porte de Vincennes, trois mois après


Hier, cela faisait trois mois que le RAID avait neutralisé Amedy Coulibaly, libérant tous les otages
sauf ceux tués par le terroriste au tout début de son attaque. Cinq policiers, quatre du RAID et un de la BRI, avaient été blessés.
Dans les heures qui ont suivi, une partie de la France est descendue dans la rue saluer sa presse et ses forces de l'ordre -qui avait perdu deux policier nationaux et une policière municipale les 6 et 7 janvier. Elle les a même applaudies. Le dernier vendredi de janvier, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a même tenu à venir à Bièvres décorer le drapeau du service.
Trois mois après l'attaque de l'Hyper Casher, aucune des demandes de décorations faites par le RAID n'a pour l'instant débouché... et rien n'indique qu'elles déboucheront. Les blessés pourraient être décorés, mais à ce stade, il n'est pas garanti que la promotion du 14 juillet de la Légion d'Honneur leur fasse vraiment honneur. Vu les faits, deux ordres nationaux peuvent être concernés (LH et ONM) et deux médailles de l'Intérieur (ACD, MSI).
A ce stade, le traitement des dossiers ne va pas aussi vite que l'action qui est à leur origine.
A notre connaissance, aucun des autres services impliqués dans la gestion des attaques de janvier -GIGN, RAID, antennes RAID (le nouveau nom des GIPN) n'a été informé non plus d'un round de décorations à venir. Le fait qu'il s'agisse d'attaques multiples complique encore la donne, embouteillant les tuyaux puisque tous ces services ont monté des dossiers pour leurs personnels.
En la matière, la reconnaissance oscille entre deux extrêmes. Daniel Boulanger, Le policier du RAID qui avait neutralisé Human Bomb n'avait reçu une légion d'honneur qu'une dizaine d'années après... des mains de Nicolas Sarkozy. En 2012, les blessés de Mohamed Merah avait été décorés, eux, un mois après l'opération de Toulouse : encore une fois, grâce à une demande express de Nicolas Sarkozy.


(1) l'institutrice avait elle reçu la légion d'honneur des mains de François Mitterrand quelques semaines après les faits.