mardi 10 septembre 2013

La défense d'Airbus Defense & Space

Le premier A400M de l'armée de l'air, mis en oeuvre par la MEST, volait hier au-dessus de Pau (Photo Jean-Marc Tanguy).

Alors que le "off" était le maître-mot de cette matinée à Pau aux universités de la Défense, Marwan Lahoud
n'a lui pris aucun détour ce matin pour livrer à la presse quelques pistes sur les contours du business de la nouvelle entité Airbus Defense & Space. qui rassemble 45.000 salariés, générant 13 milliards de chiffre d'affaires.

Elle devra, comme les autres, atteindre une rentabilité de 10%, ce qui obligera, sans doute, à faire des choix rapides. Une activité comme le Typhoon génère aujourd'hui plus que ces 10%, mais toutes ne sont pas, loin de là, dans ce cas.
Et certaines activités ont été impactées, fortement, par les annonces de la loi de programmation (1). Le programme A400M va notamment être concerné, côté français, par des étalement de livraison, et peut-être, une réduction de la commande initiale (50 appareils). Sans surprise, le directeur de la stratégie du groupe Airbus a annoncé des "négociations à venir" avec la Défense.
En réponse à mes questions, il a reconnu que les services faisaient partie des pistes pour développer le périmètre défense de la nouvelle entité, mais sous certaines restrictions. L'ancienne filiale Cassidian soutient déjà environ 200 aéronefs de l'armée de l'air et de la marine. "Le soutien de nos propres produits est une source de croissance, un élément de compétitivité" a-t-il déclaré, excluant de récupérer l'actuel service industriel de l'aéronautique (SIAe), dont l'Etat n'entend pas non plus, à ce stade, se séparer.
Ce service rattaché à l'armée de l'air vient notamment d'effectuer des investissements assez lourds dans son unité de Bordeaux, notamment dans l'optique du soutien des propulseurs de l'A400M, comme ce blog l'avait signalé.
Globalement, Marwan Lahoud n'a pas joué les pleureuses sur la loi de programmation militaire : "faire du chantage à l'emploi, ce n'est pas mon style (...) on a besoin d'une LPM, de visibilité, pour faire des prévisions (...) On a sauvé les meubles (...) Cette LPM n'est pas si mal".

(1) néanmoins le secteur des missiles, stratégiques (ex Astrium) comme tactiques (MBDA) est sorti plutôt consolidé. Par contre, deux programmes d'hélicoptères, Tigre et Caïman subissent d'importantes réductions.