jeudi 22 mars 2012

Mohamed Merah est mort, deux raidmen blessés (actualisé-3)

Mohamed Merah est mort ce matin, après l'entrée du RAID dans son appartement. Retranché dans sa salle de bain, il est ensuite tombé d'une fenêtre du premier étage. On a appris dans l'après-midi qu'l avait été touché à la tête. Ce dénouement a été précédé de plusieurs dizaines de coups de feu. Le tireur avait plusieurs armes à sa disposition, et semble-t-il, une quantité impressionnante de cartouches. 300 douilles environ auraient été retrouvées sur place.
Cette fin n'est pas sans rappeler le dénouement de la fusillade de Roubaix, en 1996. Une douzaine de policiers du RAID, avaient dû faire face à des djihadistes très équipés. La façon dont Merah finançait sa lutte solitaire -des casses et larçins- rappelle le gang de Roubaix, qui se finançait et s'équipait avec des braquages. C'est comme cela, d'ailleurs, que la police locale l'avait détecté, appelant le RAID à la rescousse, à l'origine, pour "faire une équipe" de braquos. 
On n'a pas de détails sur l'état des policiers du RAID blessés dans l'attaque. L'un serait blessé au pied. Deux policiers avaient déjà été blessés dans l'attaque, mercredi matin.
Dans l'histoire du RAID, trois policiers ont perdu la vie en opérations. L'un (René Canto) fut tué en Corse, deux autres (Christan Caron et Fernand Seither), en s'attaquant à un forcené à Ris-Orangis, en 1989.
Le président de la République a fait part dès ce midi de son intention de mieux condamner ceux qui fréquentent les sites qui font ouvertement l'apologie du terrorisme. On va pouvoir éprouver la réactivité et le caractère pratique de cette mesure puisqu'un compte Facebook rend déjà hommage au tueur de Toulouse. Avec déjà 410 fans (à 20 heures, ce compte n'était déjà plus accessible).

Commentaire qui m'est tout personnel : on peut s'y attendre, et il est toujours facile de hurler avec les loups, des critiques plus ou moins étayées mettent déjà en cause les modes opératoires utilisés par le RAID. On sait que l'invex n'est pas une science écrite, et qu'il faut se garder de l'invex-canapé fondée sur le visionnage de séries américaines ou la pratique régulière de Call of Duty. La lutte contre le terrorisme est une discipline particulièrement périlleuse, comme le démontrent toutes les opérations de ce type. Et le bilan humain de celle-ci : quatre policiers du RAID ont été blessés dans cette opération. Dix gendarmes du GIGN l'avaient été sur l'Airbus d'Air France, en 1994. Trois opérateurs de la BFST avaient été blessés au Sahel, en janvier 2011, en tentant de libérer deux Français retenus en otage. On sait que l'attaque d'un local clos, tenu par un forcené ou un terroriste est particulièrement risqué : deux policiers du RAID donc, et deux (et non un comme je l'ai incorrectement écrit) gendarmes du GIGN, le maréchal des logis-chef Frédéric Mortier (deux autres gendarmes avaient été blessés ce même jour, le 19 janvier 2007) et Jean-Louis Prianon, dix ans plus tôt, en sont morts.