lundi 15 février 2010

Mons : le turbo sur le retex

Améliorer la diffusion des retex vers les industriels, pour améliorer l’adaptation réactive : c’est le sens du plaidoyer effectué par Christian Mons, patron du GICAT (et PDG de Panhard), ce mercredi, aux 4e rencontres Terre-Défense, à l’assemblée nationale. Un tel plaidoyer, déjà récurent, s’accélère avec le rythme imposé par l’Afghanistan, où les insurgés redoublent de réactivité. Mais aussi par le fait que nos concurrents –on parle de commerce- anglo-saxons et israéliens n’ont pas notre sens de la retenue et intègrent mieux leurs industriels dans leur cycle de retex. Avec, souvent, des produits plus aboutis puisque collant plus à la réalité opérationnelle.

Le + du Mamouth :

La DGA a déjà envoyé 11 ingénieurs en six missions distinctes en Afghanistan. L’essai devrait être réédité cette année. Mais bien des industriels fondent plus d’espoirs de réduire le cycle en faisant appel à des protocoles Défense-industrie, animés par le SEDAC, qui font appel à des salariés engagés sous statut de réservistes en opex. Dassault et Thales, qui ont déjà envoyé des ingénieurs en Afghanistan, notamment soutenir le Rafale, ont été les premiers à signer un protocole rénové, il y a quelques semaines. Plusieurs autres doivent suivre, dont Arinc, qui revendique 80% du parc doté de brouilleurs. La logique de ces sociétés est la même : en première ligne, des ingénieurs pourront mieux appréhender les limites des matériels qu’ils ont conçus, tout en trouvant de nouvelles solutions.

Une telle approche, dont on peut intuitivement percevoir les apports pour la disponibilité et l’adaptation réactive, risque aussi de buter sur les règles de la concurrence : en effet, le perdant d’un appel d’offres pourra toujours arguer que son concurrent a pu, contrairement à lui, bénéficier de ces retex sur le terrain même…

L’autre + du Mamouth :

Le DGA a balayé d’un revers de la main, lundi dernier, le projet de reprise de Nexter que le PDG de Panhard avait évoqué dans la presse économique il y a quelques semaines, invoquant un net différentiel de taille entre les deux sociétés (mais des petits ont déjà rachetés des plus gros qu’eux…), et le fait que le leader français n’était pas, actuellement, à vendre.