jeudi 20 août 2009

Plus de soldats, dont des forces spéciales

Pierre Servent, lieutenant-colonel de réserve, et par ailleurs auteur de livres de réflexion, va à l'encontre des sondages d'opinion, en réclamant d'envoyer "plus de soldats" en Afghanistan dans une interview au JDD (http://www.lejdd.fr/International/Asie/Actualite/Afghanistan-La-France-devrait-envoyer-plus-de-soldats-127456/). Son plaidoyer, par ailleurs inrésumable, me semble particulièrement intéressant, et je préfère que vous alliez vous-mêmes le lire.
Pierre Servent constate aussi, comme l'auteur de ce blog, que "c'est une erreur que les forces spéciales ne soient pas en Afghanistan". L'interviewé, qui connaît très bien les atouts de ces unités, ne s'étend pas sur les missions qu'elles pourrait tenir en Afghanistan mais on ne peut s'étonner avec lui, une fois encore, que la France soit la dernière des gros contributeurs de l'ISAF à ne pas en avoir déployé, actuellement, sur le terrain. Leur déploiement, évoqué avant le sommet de Bucarest, n'avait pas été enteriné parmi les différentes options proposé au chef des armées, qui leur avait préféré le déploiement du GTIA Kapisa en zone américaine.
Et c'est d'autant plus troublant qu'un officier français de retour d'Afghanistan reconnaissait, il y a peu, toute la plus-value qu'il avait eut à opérer avec des FS... d'une autre nation. Plusieurs autres ont reconnu, régulièrement, que certaines missions -recherche et interpellations de chefs de réseaux insurgés par exemple- n'étaient pas du ressort de forces conventionnelles, mais bel et bien de forces spéciales. C'est d'ailleurs à cela que la plupart des FS en Afghanistan servent, ce qui permet aux forces conventionnelles de se concentrer sur leur coeur de métier, les opérations de contrôle de zone.
Officiellement, comme le rappelait le CEMA au début de l'été, l'absence des FS françaises n'est pas lié un quelconque dogmatisme, mais à un problème de balance entre plusieurs priorités, qui a placé les commandos au second plan. Pour l'instant.